Il y a quinze jours, se tenait au Grand Palais à Paris dans le 8è arrondissement la Foire Internationale dArt Contemporain, plus connue sous son abréviation de FIAC. Cette 40ème édition était loccasion de découvrir les uvres majeures et moins connues de lart moderne daujourdhui, avec en tête daffiche notamment les artistes chinois Ai Weiwei et Yue Minjun, ainsi que le plasticien français Bertrand Lavier dont la voiture accidentée intitulée Crashed Car a frappé les visiteurs. Daprès la directrice artistique, la FIAC a très bien marché sur le plan commercial avec plus de 80 000 entrées.
Un événement de luxe
À linverse de ce que lon pourrait croire, la FIAC nest pas une exposition mais bien un gigantesque marché, où lon se rend en théorie pour meubler son hôtel particulier ou sa terrasse privée avec vue sur les toits de la capitale. Une manifestation tout public cependant où les ménagères se prennent à rêver devant vêtements, pièces dargenterie et même… des tapis de gym hautement design.
On a remarqué également un parquet entièrement constitué de battes de baseball incrustées : pas très pratique pour marcher, mais cest original, ça fait jaser et surtout ça éveille les fantasmes – « Waouh, timagines si on avait ça à la maison?! ». Malheureusement, le tarif dentrée restait conséquent (35) pour un plaisir qui se résume à toucher avec les yeux quand on na pas les moyens dacheter.
La it list de lexposition
Pour mieux situer, il faut préciser que la foire rassemblait 184 galeries venues de 25 pays différents, dont 55 basées en France et une trentaine originaires des Etats-Unis. La visite représentait quelques 9 000 m2 dexposition avec de nouveaux artistes branchés, des vedettes du XXIè siècle mais aussi des uvres de grands maîtres comme Marcel Duchamp.
Côté art vivant, on pouvait admirer un Arlequin en chair et en os inspiré de celui de Picasso, ou encore assister au défilé de coiffure conceptuelle de lartiste béninois Meschac Gaba dont les modèles défilaient dans la nef du Palais. Pièce maîtresse de lexposition, larbre monumental du chinois Weiwei (6,90 m de haut) est une transposition en fer dune des plus grandes uvres de sa collection conçue à partir de vrais troncs darbres assemblés.
Lambert : la french touch
La galerie Yvon Lambert est une des valeurs sûres de la FIAC depuis de nombreuses années, voire un passage obligé pour les passionnés : elle brillait par son équilibre entre uvres récentes (peinture à la poudre de Xanax lantidépresseur, cest bien ça) et pièces plus anciennes (Christ dAndreas Serrano, 1987).
De la Ferrari accidentée de Lavier évoquée plus haut, datée de 1993, émanait un pouvoir émotionnel fort qui en a fait le clou du stand voire de la foire toute entière. Le marchand dart Yvon Lambert, qui tient sa galerie depuis les années soixante dans le Marais à Paris, a pour vocation de présenter des artistes pionniers de lart conceptuel venus de tous les horizons : une réussite encore cette année, si on fait limpasse sur le côté pompeux néo-aristo qui continue den faire ronchonner plus dun.
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